L'alcool
Si tu t'inquiètes pour un∙e ami∙e ou un membre de ta famille parce que cette personne consomme de l’alcool et que tu penses qu'elle prend des risques, sache que c’est normal de te sentir préoccupé·e. Peu importe le type de substance, c'est difficile de voir quelqu'un que tu apprécies courir des risques pour sa santé en consommant des substances, qu’elles soient légales ou illégales. Tout d'abord, bravo d'essayer de trouver des informations ! Il est important de ne pas garder tes inquiétudes pour toi. La démarche que tu fais en cherchant des réponses montre que tu te soucies de cette personne, et tu peux en être fier∙ère.
Parle à la personne concernée pour lui exprimer ce que tu ressens et ce que tu observes. Choisis un moment où celle-ci n'est pas sous l'influence de l'alcool. Essaie de ne pas la juger ni de lui donner des leçons, car elle peut ne pas voir le problème de la même manière que toi. Parle de tes propres sentiments en utilisant des phrases comme « je ressens que » ou « je m'inquiète de » et évite les phrase du type «tu es toujours» ou «tu ne fais rien pour». Tu pourrais lui dire «je m'inquiète parce que j'ai l'impression que les quantités d'alcool que tu bois sont grandes et que ça te fait du mal»
Parfois, il se peut que l'autre personne ne veuille pas d'aide ou ne soit pas prête à l'accepter. Dans ce cas, dis-lui simplement que tu es là pour elle et que tu restes disponible pour discuter. Si tu veux, tu peux même lui suggérer de lire ensemble de l'information sur l'alcool en parcourant la page «je consomme» de ce site web et si la personne est ouverte d'éventuellement rencontrer un∙e professionnel∙le. Dans l'onglet «Trouver de l'aide» pour l'alcool, tu trouveras de nombreuses informations sur les offres d'aide sur place et en ligne pour venir en aide à la personne.
N'oublie pas que tu n'es pas responsable des choix des autres, comme leur consommation d’alcool. Ce n'est pas de ta faute ! Pour te protéger, prend du temps pour toi et fais des activités qui te font du bien, comme du sport, passer du temps dehors ou voir des ami∙e∙s qui ne boivent pas ou ne consomment pas d'autres substances. En t'accordant des moments pour toi avec des personnes de confiance et en faisant des activités que tu aimes, tu te sentiras mieux.
En tant que proche, tu peux aussi t’adresser à un service d’aide. Tu as le droit de bénéficier d’un soutien. Si tu ressens le besoin, n’hésite pas à contacter un∙e professionnel∙le pour obtenir des conseils afin de mieux vivre la situation et trouver des solutions pour ton bien-être. Ton médecin de famille, tes professeur·e·s ou éducateur·rice·s, ou des personnes de confiance peuvent également être mobilisés pour obtenir de l'aide ou t'orienter vers d'autres services d’aide spécialisés. Parallèlement, tu peux trouver des informations et du soutien pour les proches sur différents sites web que nous te proposons dans la section «Trouver de l'aide»
La consommation «à faible risque», c'est lorsque les gens boivent de l’alcool de manière occasionnelle et responsable pour s'amuser, pour partager un moment spécifique ou pour le plaisir du goût. Par exemple, boire un verre de vin pendant un repas ou trinquer pour fêter l’obtention d’un diplôme, et ce, de manière très occasionnelle en respectant les quantités recommandées, ça peut être considéré comme de la consommation à faible risque. Mais il est important de savoir que boire occasionnellement comporte toujours des risques de surdose ou d'empoisonnement. La consommation à faible risque se fonde sur plusieurs critères, comme la quantité d'alcool bue durant l'occasion ainsi que la concentration en alcool des boissons consommées, ton âge et ta santé mentale et physique, les raisons pour lesquelles tu bois, l'environnement dans lequel tu bois, ainsi que la fréquence à laquelle tu bois...
La consommation «à risque» ou «problématique» concerne la manière dont quelqu'un boit de l’alcool, à quelle fréquence et dans quelles situations. Elle dépend également des caractéristiques physiques individuelles (poids, sexe biologique, âge, …). Par exemple, si quelqu'un consomme de l’alcool avant ou pendant le travail, l’école, la conduite, le sport, la grossesse ou l'allaitement, cela peut être dangereux pour elle-même et pour les autres. Il en va de même si la consommation a un impact négatif sur sa santé (mentale ou physique).
L'âge de la personne peut également jouer un rôle, car plus on commence jeune, plus on risque de rencontrer des problèmes de santé mentale et physique liés à la consommation d’alcool. De plus, mélanger différentes substances, comme les médicaments et l'alcool, comporte de nombreux risques. En résumé, la consommation à risque ou problématique signifie que la façon dont on utilise des substances peut causer des problèmes de santé et des problèmes dans la vie quotidienne.
On parle de «dépendance» lorsqu'on souffre de syndromes physiques de sevrage à l'arrêt de la consommation. L'«addiction» quant à elle concerne la consommation excessive d'une substance avec une difficulté à reprendre le contrôle sur le comportement en dépit des conséquences néfastes de la consommation sur la vie de la personne.
Pour dire d’une personne qu’elle est dépendante ou qu’elle souffre d’une addiction, un diagnostic posé par un·e médecin est nécessaire. On parle de «dépendance» ou «d’addiction» lorsque quelqu’un n’a plus la maitrise de sa consommation ou d’un comportement (il ou elle boit trop, a des moments inopportuns, n’arrive pas à arrêter, etc.). Ses consommations ou comportements vont impacter sa santé mentale ou physique, ses activités (professionnelles ou scolaires) ainsi que son entourage, sans que la personne n’arrive à arrêter ou reprendre le contrôle.
Une tolérance à la substance peut être développée, ce qui signifie qu'il faut en consommer plus pour ressentir les mêmes effets. C’est comme devenir insensible. La personne va donc augmenter les quantités consommées. Lorsque la personne essaie d’arrêter, elle peut éprouver des symptômes de sevrage physiques et psychiques forts en fonction de la substance.
Lors de l'arrêt de la consommation d'alcool, des symptômes de sevrage peuvent faire leur apparition. Pour te donner quelques exemples de symptômes de sevrage à l’alcool, en voici une liste non‑exhaustive. Attention : un sevrage à l’alcool doit être fait sous surveillance médicale, car il est possible d’en mourir.
- transpiration ou sueurs;
- battements du cœur supérieurs à 100/minutes;
- tremblement des mains;
- insomnie;
- nausées ou vomissements;
- hallucinations temporaires visuelles, auditives, tactiles ou illusions;
- agitation psychomotrice;
- anxiété;
- crises d'épilepsie;
- arrêt respiratoire;
- crise de Delirium Tremens (nécessite une prise en charge médicale).