La nicotine | le tabac

La nicotine est une substance qui se trouve naturellement dans les feuilles de tabac, plante originaire d’Amérique, mais la nicotine peut aussi être produite de manière synthétique. C’est une substance très addictive.

La nicotine peut être consommée sous diverses formes : par des dispositifs d’inhalation (e-cigarette, vape, puffs, etc.), par des substituts nicotiniques (patch, chewing-gum, inhalateur, etc.), dans des sachets de nicotine appelés « pouches » (à placer entre la lèvre et la gencive et qui diffuse la nicotine), ou encore par le tabac :

  • fumé (cigarette et cigarette à rouler, cigare, cigarillo, pipe, pipe à eau/chicha);
  • sniffé (snuff ou tabac à priser, tabac en poudre – souvent aromatisé);
  • chiqué ou mâché (morceau de tabac gardé dans la bouche plusieurs heures);
  • moulu puis placé dans de petits sachets entre la gencive et la lèvre supérieure (snus).

Les produits du tabac contiennent de nombreux additifs qui changent le goût (sucre, noix, épices, huiles) et favorisent l’absorption de nicotine.

Il existe différents types de nicotine liquide : la nicotine-base (présente dans les substituts nicotiniques et liquides pour e-cigarette), les sels de nicotines (se trouvent dans des e-liquides et sont absorbés plus rapidement que la nicotine-base) et la nicotine synthétique (présente dans les dispositifs jetables comme les puffs, pourrait être plus addictive et plus toxique que la nicotine des feuilles de tabac).

La nicotine influence le cerveau en stimulant la libération d'une hormone appelée dopamine, qui procure du plaisir. Elle peut aussi modifier tes sensations, ta mémoire et diminuer ton appétit.

Lorsqu'on fume, la nicotine passe rapidement dans le sang par les poumons, atteignant le cerveau en 10 à 20 secondes. Les effets sont accentués par des additifs. Si on consomme de la nicotine en sniffant du tabac, en le chiquant ou encore par voie orale (pouches, snus, etc.), la nicotine pénètre plus lentement dans le sang.

Les effets de la nicotine varient : elle peut stimuler, relaxer ou calmer, en fonction de l'humeur de la personne. Elle affecte la perception, l'attention, le pouls, la pression sanguine et peut entraîner des maux de tête. Une consommation régulière peut augmenter la pression sanguine, la fréquence cardiaque, la sécrétion d'adrénaline, réduire la production d’urine et stimuler la digestion. Chez les jeunes, elle peut perturber le développement normal du cerveau, provoquant des changements durables dans le comportement, comme des troubles de l'attention, des angoisses excessives et un risque accru de troubles psychiatriques et cognitifs.

La nicotine est une substance qui rend très rapidement dépendant∙e. Peu importe la manière dont elle est consommée, celle-ci a un potentiel fort de dépendance.

Une surdose de nicotine peut se produire si on en consomme trop en peu de temps, entraînant des symptômes comme des nausées, des vomissements, des maux de tête et de la diarrhée. Une intoxication peut plus facilement arrivée chez les personnes consommant des « pouches » de nicotine, car la teneur en nicotine y est élevée. Une intoxication grave à la nicotine peut entrainer des problèmes respiratoires ou un collapsus circulatoire.

La consommation de tabac, surtout lorsqu'il est brûlé, comporte de graves risques pour la santé :

  • cancers (langue, bouche, gorge, estomac, pancréas, vessie, col de l’utérus, reins et principalement les poumons);
  • maladie du cœur : infarctus;
  • problèmes au niveau des artères : rétrécissement et durcissement des artères;
  • problèmes respiratoires : asthme, bronchite chronique, etc.;
  • perte de connaissance et hémorragie cérébrale;
  • thromboses.

Lorsque le tabac est sniffé ou prisé (snuff), il peut enflammer les muqueuses du nez, entraînant à long terme un blocage des voies nasales et une diminution de l’odorat. De plus, ces formes de tabac contiennent des substances cancérigènes et peuvent augmenter le risque de diabète de type 2.

Le snus ou les « pouches » de nicotine présentent tous deux un risque de cancer plus faible, mais reste associé au cancer de la bouche, de l'œsophage et du pancréas. Comme avec d'autres produits contenant de la nicotine, il comporte un léger risque pour ton cœur et peut aussi entraîner la perte de gencive recouvrant la racine des dents.

En ce qui concerne les produits chauffés du tabac, les études indépendantes divergent sur leurs risques. Certaines suggèrent moins de substances nocives en raison de l'absence de combustion, tandis que d'autres signalent des émissions légèrement plus élevées de substances toxiques. Toutes les études s'accordent sur la présence de particules de fumée, soulignant que le simple chauffage du tabac peut être nocif. Les risques sur la santé nécessitent des études à long terme pour être pleinement compris.

La cigarette électronique est considérée par certain·e·s expert·e·s comme moins toxique que la cigarette classique, car seule une petite partie des substances responsables des cancers et des maladies cardiovasculaires a été identifiée dans son aérosol. Cependant, elle contient des substances chimiques, telles que la formaldéhyde, l'alcool benzylique et les nitrosamines, et de petites quantités pourraient entraîner des conséquences néfastes sur la santé. On ne sait pas encore si l'utilisation fréquente de la cigarette électronique peut causer des inflammations des voies respiratoires, comme la bronchite ou l'asthme. De plus, la consommation régulière de cigarettes électroniques contenant de la nicotine entraîne une dépendance.

Pour les femmes, il est important de noter que le tabagisme combiné à la prise de la pilule contraceptive augmente les risques de thrombose.

En Suisse, une nouvelle loi sur le tabac est entrée en vigueur le 1er octobre 2024. Elle contrôle les cigarettes, les cigarettes électroniques et d'autres produits à base de plantes. L'âge légal pour acheter du tabac ou tout produit contenant de la nicotine est uniformisé dans toute la Suisse à 18 ans. La publicité pour le tabac dans les lieux publics est interdite, tout comme le sponsoring d'événements pour les jeunes. Certains cantons pourraient avoir des règles plus strictes. La nouvelle loi ne permet pas à la Suisse d'appliquer la Convention-cadre de l’OMS (Organisation mondiale de la santé) pour la lutte antitabac, car les règles relatives à la publicité restent trop faibles. La Suisse est un des rares pays au monde et le seul pays en Europe à ne pas pouvoir ratifier la Convention-cadre de l'OMS pour la lutte anti-tabac.

Le ou la fumeuse occasionnel∙le est une personne qui ne fume pas tous les jours et consomme du tabac ou de la nicotine moins de 15 à 20 jours par mois. On estime qu’ils ou elles consomment en moyenne 4 à 13 jours par mois et lors de ces occasions, fument 3 à 6 cigarettes par jours.

Les risques cardiovasculaires (infarctus, AVC) ou les embolies pulmonaires liés à la consommation de tabac fumé même occasionnellement restent présents. Il n’existe pas de consommation de tabac sans risque. En effet, le risque de mortalité lié au tabac chez les fumeurs occasionnels augmente de 64% par rapport aux personnes n’ayant jamais fumé.

Les risques de maladies et de mortalité sont déterminés par la durée du tabagisme ou par son intensité (nombre et fréquence de cigarettes consommée quotidiennement). Plus la personne fume depuis longtemps même de manière occasionnelle plus les risques sont importants.

Enfin, la plupart des fumeurs et fumeuses ont commencé par fumer occasionnellement et la dépendance s’est installée petit à petit.

La dépendance ou l'addiction à la nicotine | tabac se caractérise typiquement par un désir puissant ou une forte envie de consommer de la nicotine ou du tabac ainsi que par la difficulté à en reprendre le contrôle, malgré l'apparition de conséquences néfastes (p.ex. une difficulté à respirer lors de l’effort, une bronchite chronique, etc.). On peut noter également une tolérance aux effets de la nicotine, c'est-à-dire qu’il faudra en consommer plus pour ressentir les mêmes effets (phénomène de l’accoutumance).

Lorsque une personne arrête la consommation de nicotine ou de tabac, différents symptômes de sevrage feront leur apparition. Il est possible que la personne ne les ressentent pas tous.

Ces symptômes durent quelques jours à quelques semaines :

  • envie irrépressible de fumer (craving) (quelques jours);
  • irritabilité et agressivité (variable);
  • étourdissement (1 à 2 jours);
  • difficulté à se concentrer (surtout les deux premières semaines);
  • maux de tête (variable);
  • fatigue (2 à 4 semaines);
  • toux (moins d’une semaine);
  • difficulté à dormir et problème de sommeil (moins d’une semaine);
  • constipation (3 à 4 semaines);
  • humeur changeante et dépression (variable).

Une aide professionnelle peut soutenir la démarche et aider à limiter les symptômes de sevrage grâce à des dispositifs médicaux d'arrêt. De nombreuses informations pour de l'aide se trouvent sur le site stop-tabac.ch